Plaidoyer pour le voyage en solo et au féminin

« Tu n’as pas peur de voyager toute seule ? », « Je ne suis pas rassuré de savoir que tu pars toute seule »,  « Tu ne t’ennuies pas ? »,  «Tu n’as pas peur de la solitude »,  « En fait, tu n’as pas d’amis, c’est pour ça que tu voyage toute seule », « tu fais comment pour aller au restaurant ? », « Tu es courageuse de partir toute seule, moi je ne pourrais pas », « c’est bizarre de partir seule ». « T’es une femme, c’est dangereux quand même… »

Voici quelques-unes des remarques que je reçois quand je dis que je pars en voyage seule. Et pourtant, je l’affirme haut et fort : J’AIME VOYAGER EN SOLO !!! Je vous rassure tout de suite, j’ai des amis et cela me plait de partir aussi en voyage avec eux. Mais j’apprécie aussi le voyage solo.

Le voyage ne solo, c’est la liberté !

La liberté, de partir quand je veux, où je veux. Pas besoin de devoir discuter des heures sur le choix des dates et de la destination.

La liberté, de visiter et de voir ce que j’ai envie. C’est peut-être un peu égoïste de dire ça. Mais cela me plait de ne pas devoir faire de concessions en voyage. Pas besoin de faire un truc qui me plait à moitié pour faire plaisir aux autres.

La liberté d’avancer à mon propre rythme. Pas besoin d’attendre quelqu’un qui traine la patte ou à l’inverse pas besoin de courir derrière quelqu’un qui veut tout faire au pas de course. Je zappe ce qui ne m’enchante pas. Je traîne là où j’ai envie de profiter.

La liberté de gagner des minutes de sommeil. Quand il faut se lever tôt, pas besoin d’avancer encore le réveil car on doit passer à deux ou trois à la salle de bain. C’est un détail, je vous l’accorde.

La liberté de se ressourcer, de se recentrer. On me demande souvent si je ne m’ennuie pas. Et je réponds souvent : « Non, on est 10.000 dans ma tête. Les différentes Isabelle se font la conversation. » Et c’est un peu vrai. Cela me permet de réfléchir à différentes choses, à des projets personnels, à des envies, à développer ma créativité.

Pas peur de la solitude

Et non, je n’ai pas peur.  J’ai toujours été une femme indépendante et débrouillarde. A l’âge de 10 ans et sans parler anglais, j’ai réussi à trouver mon chemin à Copenhague de la gare jusqu’à l’hôtel en prenant les transports en commun. Ce qui a fait dire à ma grand-mère: « Isabelle est débrouillarde. Elle pourrait aller en Inde toute seule ». Je n’ai pas encore été en Inde mais je ne donne pas tort à ma grand-mère. Et si je n’arrive pas à résoudre un problème par moi-même, il y a toujours la possibilité de demander l’aide des locaux. Je me souviens d’un pneu crevé en Guadeloupe. J’ai demandé conseil à l’hôtel où je logeais pour aller le réparer.

Non, je n’ai pas peur d’une mauvaise rencontre. Franchement, cela pourrait m’arriver aussi en Belgique, à Bruxelles. Et pourtant, je ne sors pas tous les jours de chez moi en me disant, « et si je fais une mauvaise rencontre ». Je fais bien entendu attention mais comme partout. J’évite la petite rue sombre au milieu de la nuit. Après, oui, il y a parfois des moments de stress où je me dis que ça aurait été cool d’avoir quelqu’un avec qui partager ce stress. Mais ces moments sont assez rares. And, it’s not a big deal.

Non, ce n’est pas un problème pour aller au restaurant. Ce n’est pas un souci pour obtenir une table pour une personne. C’est parfois même plus simple que si vous êtes un groupe de 4 ou 6 personnes. Et puis, je me dis : « j’ai un peu l’air d’une juge du guide Michelin ».  Alors oui, une fois le repas terminé, je ne reste pas jusqu’à la fermeture du restaurant à bavarder comme je peux le faire quand j’y vais avec des amis. Mais cela ne m’empêche pas de profiter d’un bon repas. Souvent, j’en profite pour trier les photos sur mon téléphone et donner des news à ma famille et mes amis via whatsapp.

Des conseils

Non, ce n’est pas une question de courage. Tout le monde peut le faire. Je suis heureuse quand je vois sur les réseaux sociaux, sur les blogs davantage de femmes qui osent voyager en solo. Peut-être que cela va aider à changer les mentalités car parfois, c’est fatiguant de devoir expliquer à quel point j’aime le voyage en solo quand on me demande « avec qui tu pars » et que je réponds « seule ». Il y a toujours ce regard de pitié qui s’empare du visage de mon interlocuteur.

Je comprends que pour certaines, c’est un cap. Pour moi, cela a toujours été innée. A 15 ou 16 ans, j’allais déjà toute seule à Paris pour voir du tennis à Roland Garros ou Bercy. J’ai l’habitude. Et si tu hésites, je ne peux que te conseiller de tenter l’expérience sur un court séjour, dans un endroit qui ne t’est pas trop inconnu, histoire de tester. Et puis voyager en solo, je ne veux dire être seule 24h/24. C’est aussi l’occasion de faire des rencontres.

Et surtout fais toi confiance, fais toi plaisir et profite de la vie!

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